Le Maire-sortant a récemment publié un tract ayant pour titre "La vérité sur l'eau potable à la Colle-sur-Loup".

Ainsi a-t'il souhaité rétablir "sa vérité ?" sur cette question en 6 points ; nous en avons repris quelques uns (pas obligatoirement dans le même ordre) et les avons commentés ci-dessous :





Nous pensons que le maire-sortant aurait dû préciser ce qui suit :

a) que pour les années 2000, 2001 et 2002  (extrait des rapports annuels qualité de l'eau présentés en conseil municipal) les taux de rendement du réseau d'eau déclarés par la Compagnie Générale des Eaux (maintenant Véolia) ont été les suivants :


>>Taux de rendement du réseau à fin 2000 : 84 %,

>>Taux de rendement du réseau à fin 2001 : 82 %,

>>Taux de rendement du réseau à fin 2002 : 76 %.



b) Que le dossier de consultation qui a été élaboré, par la municipalité aidée des services préfectoraux, pour la consultation obligatoire au titre de la délégation de service public (DSP) de l'eau, annonçait aux candidats potentiels que le taux de rendement du réseau d'eau était de 84 % (*) et qu'il convenait que chaque candidat prenne en compte cette donnée technique pour établir son offre financière.


(*) Un taux de rendement de 84 % signifie que :
>> 84% de l'eau fourni au travers du réseau sont consommés donc facturés aux usagers de l'eau ;
>> les 16% restants de l'eau fourni au travers du réseau sont perdus en raison des fuites dans les canalisations, donc ne sont pas consommés donc non facturés aux usagers. 

Ces précisions sont fondamentales dans la mesure où le dossier de consultation, établi pour choisir un nouveau délégataire pour le début 2003, s'est fondé sur le rapport annuel de l'année 2000 de la CGE et il faut savoir que chaque candidat à la nouvelle délégation du service de l'eau a été amené à chiffrer son offre financière en tenant compte du fait que les fuites d'eau généreraient une perte de chiffre d'affaires à hauteur de 16% du volume d'eau qui transitera dans le réseau de distribution.

Ces précisions sont également importantes pour comprendre ce qui s'est passé par la suite lors du mandat assuré par le nouveau délégataire choisi en 2003 : la Serex.




A notre avis, au niveau du point 2 de son tract, le maire-sortant a oublié de rappeler ce qui s'était passé durant cette gestion à savoir que la Serex a pu mettre en évidence assez tôt, au début de sa délégation, que les "données techniques" contenues dans le dossier de mise en concurrence étaient erronées.

En effet, la Serex a fait apparaitre notamment :

>> que le taux de rendement réel constaté au terme de sa première année de gestion était seulement de 53% (ce qui signifie que 47 % de l'eau fourni se sont perdus en raison des fuites dans les canalisations) et que ce taux était très inférieur au taux de rendement  annoncé à 84%  dans le dossier de consultation !


>> qu'elle s'est trouvé confrontée à la nécessité de réaliser un nombre de réparation de fuites 3 fois supérieur au nombre de fuites annoncé dans le dossier de consultation (le réseau de distribution était dans un bien moins bon état que l'avait laissé entendre le dossier de consultation) !


>> qu'il était très surprenant de constater que sous la gestion de la Compagnie Générale des Eaux (au cours des deux dernières années 2001 à 2002 qui correspond au délai complet de la consultation), le taux de rendement du réseau s'était tout à coup dégradé (de 84 % à 76% en deux ans de gestion) pour aboutir en 2003, à la suite d'une seule année de gestion de la Serex à 53,30 % !
(Informations venant confirmer que l'état du réseau de distribution était dégradé et que son taux de rendement réel n'était pas conforme à celui que la municipalité le prétendait). 




Le maire-sortant dit ici que la municipalité avait constaté, durant le mandat de la Serex, un taux de rendement catastrophique (en citant le taux de 60 % constaté en 2008). 

Mais la réalité est tout autre :

a) ce n'est pas la municipalité qui a constaté ce taux de rendement catastrophique, c'est la Serex qui a découvert au terme de sa première année de gestion que le taux de rendement annoncé par la municipalité en 2000 comme étant de 84 % n'était en réalité que de 53,30  % fin 2003  - cf. évolution du taux de rendement durant le mandat de la Serex (*) :

(*) Extrait des rapports annuels qualité de l'eau soumis au conseil municipal

b) ce n'est pas la municipalité qui a constaté que la réserve d'eau était insuffisante pour assurer l'approvisionnement de la commune, la Compagnie Générale des Eaux avait déjà appelé l'attention de la commune sur cet état de fait au début des années 2000 et la Serex avait également précisé à la commune qu'il lui fallait envisager la construction d'un réservoir complémentaire !  

Enfin,  la rédaction de ce point n° 4 du tract prête à confusion, elle laisse penser que le délégataire Serex est responsable des 3 problèmes constatés, ce qui  n'est absolument pas le cas : pour le premier problème qui concerne le rendement du réseau, il est en réalité antérieur à l'arrivée de la Serex ; pour le deuxième problème, il était lui aussi également connu avant que la Serex soit délégataire ; pour le troisième problème, il en aurait été de même avec n'importe quel autre délégataire...



Et voilà que le maire-sortant annonce dans son point 'vérité' n° 5 que la solution au problème du taux de rendement était de lancer un plan de renouvellement de 10 km de canalisations..

Mais pourquoi donc, oublie-t-il de dire que c'est la Serex, qui a diagnostiqué, en sa qualité de délégataire, "l'état réel" des canalisations et que c'est à la suite de ce diagnostic que c'est la Serex qui a présenté à la municipalité (extrait du dernier rapport annuel de qualité de l'eau de son mandat - pages 19 et 20 du rapport n° 21 du conseil municipal du 29 septembre 2011) le plan de rénovation (étudié en relation avec la commune), et qu'il serait nécessaire de réaliser et de financer par la collectivité ou par le futur délégataire :

Il explique aussi que ces travaux devront être confiés au prochain délégataire et que le renouvellement de canalisations portera le taux de rendement à 85 % en 2020.

En oubliant, ici encore, de rappeler que la Compagnie Générale des Eaux avait déjà annoncé un taux de rendement de 84 % dès la fin de l'année 2000 et tandis que la consultation 2001-2002 indiquait que ce taux de rendement était déjà celui qui avait été atteint par la commune !

Doit-on conclure qu'il aura fallu 20 ans pour que :
>> le réseau que nous a laissé la Compagnie Générale des Eaux (maintenant Véolia) en 2000 avec un taux de rendement de 84 % 
>> atteigne un taux de rendement de 85 % en 2020 après qu'il ait été repris par Véolia à compter de 2011 ?

C'est le bilan du maire-sortant :
Il lui aura fallu 2 mandats pour porter le taux de rendement du réseau de 84 % qu'il a hérité en 2000 à ... 75 %  et il lui serait encore nécessaire de réaliser encore un mandat pour faire en sorte que le taux de rendement atteigne 85 % !

Si on lui laisse réaliser ce nouveau mandat, Christian Berkesse aura réalisé un exploit époustouflant : "améliorer le taux de rendement du réseau de canalisation d'un tout petit % (1%) en 20 ans" !

Mais revenons au plan de renouvellement des 10 km de canalisations :


Dans le cadre de la délégation confiée en 2003 à la Serex, la commune avait opté pour conserver la gestion du renouvellement des canalisations et un plan de renouvellement avait était préparé : il convenait simplement de rénover les canalisations les plus anciennes, c'est d'ailleurs l'objet du budget annexe de l'eau de la commune. 

Sauf que, durant le mandat de la Serex, la commune de son côté n'a pas assumé sa part de responsabilité et n'a pas commandé les travaux nécessaires à la rénovation du réseau (mis à part le dossier Clémenceau) et comme elle n'a pas su gérer la gestion de son plan de rénovation, elle décide maintenant de confier cette gestion au futur délégataire.

Aujourd'hui le maire-sortant justifie la hausse du prix de l'eau par les investissements qui ont été confiés à Véolia !

Sauf que si la part du délégataire doit effectivement augmenter pour prendre en compte l'impact des investissements à réaliser, le niveau des taxes réclamées par la collectivité aurait dû baisser à due concurrence de la hausse de la part du délégataire... car la commune n'a plus à assumer elle même (budget du service de l'eau) le financement du renouvellement des canalisations qu'elle a confié au délégataire.




Comme pour tous les points commentés ci-dessus, ici encore le maire-sortant ne fait apparaître que des résultats partiels. Il met en avant le prix de l'eau (part délégataire) par m3 et précise ensuite que la facture type de 120 m3 fait apparaître un prix inférieur à celui de 2002.

Le tableau récapitulatif des données extraites des rapports DSP eau des délégataires présentés en conseil municipal de la commune de LA COLLE SUR LOUP ne nous parait aboutir à la même conclusion que le maire-sortant affiche dans son tract : 


Mieux, dans le rapport présenté en conseil municipal le 10 octobre 2010 pour le choix du délégataire, le tableau comparatif du prix pour la partie "distribution de l'eau" fait apparaître l'évolution suivante :

La comparaison du prix moyen HT par m3 de la partie "distribution de l'eau" (102,64 € pour Serex et 157,04 € pour Véolia) est claire : l'augmentation est de 92 % !

Et pourquoi donc faudrait-il comparer les prix CGE 2002 avec les prix Véolia 2010 et ne faudrait-il pas comparer les prix Serex 2003 avec les prix Véolia 2010 ? 

Pourquoi ne faudrait-il plus parler de la baisse de 36 % de la facture d'eau intervenue avec le choix de la Serex en 2003 (dont il disait que c'était une victoire qu'il en était fier !) et ne plus en tenir compte pour calculer la hausse qui impacte la facture des usagers entre les prix pratiqués par la Serex et les prix nouvellement pratiqués par Veolia ?

De 2003 à 2011, la hausse constatée en € courant est de 68,07 % !

C'est cela la réalité.

Nous avons conscience du fait que tous les chiffres et tableaux qui viennent d'être cités peuvent vous "donner le tournis" car il n'est pas simple de décrypter une facture d'eau qui recouvre les dépenses liées à son captage, son traitement et sa distribution, sans oublier les taxes et redevances..

Mais si vous voulez vous faire votre propre idée sur la question de l'évolution du prix de l'eau, nous vous proposons de prendre le temps d'examiner vos factures annuelles des années suivantes 2002, 2003, 2011 et 2012 et de les comparer par vous mêmes. Vous pourrez ainsi vérifier le réel niveau de hausse qui s'est imposé à l'usager que vous êtes !



Le maire-sortant indique que le prix de l'eau à la Colle sur Loup (3,15 € par m3 en 2012) est raisonnable et il estime que les usagers et la municipalité doivent s'en contenter.

Pourquoi faudrait-il se contenter de ce prix de 3,15 € le m3 alors :

>> qu'il s'élevait à 2,93 € à la date de signature de la DSP au début de l'année 2011,

>> qu'il s'élevait à 1,80 € en 2003,

>> et que la Ville d'Antibes a réussi à négocier en 2013 son prix du m3 d'eau à hauteur de 1,50 € ?

L'eau chère, une fatalité ? le maire-sortant de La Colle-sur-Loup le laisse penser et ne fait rien contre ....

L'eau chère, une fatalité ? le maire d'Antibes ne le pensait pas et il s'est battu au bénéfice des usagers de l'eau de sa commune !

Nous pensons nous aussi que l'eau chère n'est pas une fatalité, nous renégocierons le prix de l'eau à la baisse. 



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